
Quelque
fois nommée Axone dans les anciens titres, en latin Axona,
Auxenna, Auxuenna, Ausona ou Esna, et constamment qualifiée
du titre de fleuve par les anciens écrivains, la rivière
Aisne prend
sa source en forêt d'Argonne dans le département de
la Meuse. Elle traverse le département de la Marne, des
Ardennes puis celui de l'Aisne d'Est en Ouest de Neufchâtel-sur-Aisne à Vic-sur-Aisne.
Elle se jette dans l'Oise au nord de Compiègne après
avoir parcouru 300km.
L'
Aisne n'est guéable que sur un petit nombre de
points. On connaît de toute ancienneté le
gué St-Pierre, situé entre Guignicourt
et Variscourt, ou selon la tradition, les Gaulois tentèrent
de forcer le passage de l'Aisne défendu par les
Romains. Il existe un second gué à Berry-au-Bac
et un troisième à Maizy, ou la vielle chaussée
gauloise dite de barbarie franchissait l'Aisne. On cite
encore les gués vis-à-vis la ferme de la
Rouelle, à Oeuilly et même prés de
St-Médard-les-Soissons, mais ils paraissent moins
certains ou moins constans. Il existait d'ailleurs dès
les temps les plus reculés des ponts sur cette
rivière et César raconte qu'il trouva pour
la traverser un pont, sans doute à Pontavert,
ou il y en eut un de tout temps pour le passage de la
chaussée gauloise de Reims à Laon.
Au commencement du XIII siècle
il en existait un, probablement en bois, à Bourg, et en 1234 les habitants
de Vailly en construirent un en pierre. Dès les temps les plus anciens,
Soissons possédait un pont en pierre et il est probable qu'on en voyait également
un à Vic-sur-Aisne. De tous ces ponts dont il n'en existait plus qu'un
seul à la fin du XVII siècle, celui de Soissons, tous les autres
ayant été détruits et remplacés par des bacs. L'Aisne
paraît avoir été navigable de tout temps au dessus de Pontavert.
Sous Louis XIV, la maréchale de Créqui proposa d'étendre
cette navigation jusqu'à Ste-Menehould, et Louvois songea à unir
l'Aisne à la Meuse par un canal établi dans le lit de la petite
rivière de Bar. Ces projets se traduisirent à quelques travaux
qui étendirent pour un temps la navigation jusqu'à Neufchâtel.
Un passage d'une charte
de l'an 1143 prouve qu'à cette époque les comtes de Roucy entretenaient
sur l'Aisne un service de bateaux pour le transport des denrées et peut-être
aussi des voyageurs. En 1670, le marquis de Brion, seigneur de Haute-Fontaine,
obtint du roi la permission d'établir sur l' Aisne un coche pour les voyageurs
depuis Pontavert jusqu'à Paris. Ce service d'abord très actif,
fut ruiné plus tard par suite de l'ouverture de nouvelle route et cessa
tout à fait en 1778.