Avant
1914
Le pont est constitué de trois travées métalliques
solidaires reposant sur 2 culées et 2 piles en maçonnerie.
Le tablier métallique est composé de 2 poutres
de rive à treillis multiple de1m70 de hauteur et d'une
poutre intermédiaire médiane de 0m37 de hauteur
réunies par des entretoises de 0m25 de hauteur espacées
de 1m42 et supportant un platelage en bois. Les 3 travées
ont pour ouverture respectivement 14m50, 17m30 et 14m40. L'épaisseur
des piles au sommet est de 2m10 l'ouverture totale entre culées
est de 50m00. Le
pont a 5m14 de largeur au total avec 1 voie charretière
de3m00 et 2 trottoirs de 1m07 chacun.
1914

Le
tablier métallique est entièrement détruit.
La culée rive gauche est détruite, la pile côté rive
gauche est ébranlée et à démolir
au dessus du socle, la pile côté rive droite est
en bon état, le couronnement seul de la culée
rive droite est détruit. Après cette destruction,
un pont Pigeaud a été installé provisoirement
sur les culées réparées et la pile rive
droite.
1919
Le
projet de reconstruction de l'ouvrage fut mis au concours en
1919 ( 2éme concours, 1ére série
). Les conditions particulières insérées
au devis programmeétaient les suivantes.

le
profil en long de la chaussée actuelle
devait être élevé de 0m50 au plus.

Il
devait être réservé 1m00
au moins entre le dessous du tablier et le niveau des eaux
les plus hautes.

L'ouverture totale entre les
culées
devait être de 50m00 au minimum.

Le
pont devait donner passage à une
voie de 1m44 de raccordement de la sucrerie de Maizy à la
gare d'Oeuilly de la ligne de Soissons-Retel, l'axe de la
voie ferrée devant être situé à 1m15
de l'amont de l'axe de l'ouvrage.
L'ouvrage
devait avoir une largeur totale de8m50 comprenant une chaussée
de 6m50 deux trottoirs de 1m00 et une voie normale sur chaussée. Quatre
propositions ont été présentées
par les entreprises :

Cie Générale des
Travaux Publiques et privés

Entreprise Petot

Entreprise
Daydé

M. de Gésincourt
1920 - 1921
: le pont provisoire
La reconstruction
définitive du pont devant avoir lieu
en 1921, il a été décidé la construction
d'un pont provisoire pour assurer la circulation pendant les
travaux. IL s'agit en fait de la construction de 2 culées et d'une
pile en charpente de bois sur lesquelles le pont Pigeaud provisoire,
en place depuis la destruction du pont en 1914, sera ripé. Ce
marché de gré à gré a été passé le
20 octobre 1920 à M. Gésincourt, ingénieur
constructeur à Paris pour un montant de 80 000frs. Les
travaux à exécuter sont les suivant :
1) La
construction de deux culées et d'une pile en charpente
de bois de sapin devant supporter les 2 travées de 17m
et 31m50 d'un pont provisoire système Pigeaud destiné à livrer
passage au chemin de grande communication N° 21.
2) Le ripage
du pont sur ces nouveaux appuis.
3) L'exécution
des remblais et des terrassements nécessaires
et la construction d'une chaussée pour l'établissement
des rampes d'accès de part et d'autre de l'ouvrage provisoire
ainsi que la fourniture et la pose des gardes corps et chasse
roues de protection en bordure de ces rampes.
4) Le démontage
des charpentes et l'arrachage des pieux après la mise
en service du pont définitif et l'enlèvement
du pont Pigeaud. L'axe de l'ouvrage à construire sera
placé à l'aval
et à 9m de distance du pont détruit. Pour l'exécution
du ripage du pont Pigeaud actuel sur les nouveaux appuis préparés,
le génie militaire
devra mettre à ma disposition les chefs spécialistes
et les engins spéciaux dont il dispose pour ces travaux.
Notamment, vérins, treuils, rouleaux et poutrelles. Ce
pont provisoire a été ripé sur ces nouveaux
appuis entre le 11 et le 16 avril 1921, occasionnant un arrêt
de la circulation.
1921-1923

Le
27 juin 1920, le ministre des travaux Publics a retenu la proposition
que M. Gésincourt avait déposé
en réponse au concours lancé en 1919, sous réserve
toutefois de compléter son projet. Celui-ci présenta
un nouveau projet qui après un second remaniement fut
agréé. Un marché de gré à gré fut
passé à la date du 8 décembre 1921 pour
la reconstruction définitive du pont. Le tablier se compose
de trois travées solidaires en
béton armé ayant respectivement 15m50, 19m00 et
15m50 d'ouvertures constituées par 5 nervures formant âmes
de membrures constituées par le hourdis du platelage et,
au voisinage des appuis sur piles par un hourdis inférieur.
Deux trottoirs en encorbellement complète l'ouvrage et
se prolongent sur les culées. Les nervures du tablier
sont solidarisées par onze entretoises
disposées comme suit : 4 aux appuis, 3 dans la travée
centrale et 2 dans chacune des travées de rive. Les encorbellements
des trottoirs sont constitués par
une poutre de rive reposant sur des consoles en prolongement
des entretoises. Le profil en travers du pont comporte une chaussée
empierrée
de 6m50 de large y compris deux caniveaux pavés de 0m50
et deux trottoirs de 1m00. Une voie ferrée normale en
rails Vignole et contre rails noyés dans la chaussée
et posés sur longrines en chêne emprunte le pont,
son axe est situé à 1m15 en amont de l'axe de l'ouvrage.
Le profil en long et en dos d'âne avec pente et contre
pente de 0m01 par mètre comportant entre elles un raccordement
parabolique sur une longueur de 8m00. Les culées et pile
rive droite ont été conservées,
la pile après dérasement sur 1m00 de hauteur et
réfection des parties défectueuses, les culées
et pile gauche ont été démolies et reconstruites
avec leurs dispositions d'avant guerre. Toutes les fondations
ont été conservées. Le garde corps se compose
d'une lisse et de montants en béton
armé constituant des intervalles comportant un panneau
composé de fers plats traversés par deux ronds
de0m02, des pilastres sont établis au droit des piles
et des consoles. Le pont sera réceptionné le 8
février
1923.
1923 :
démontage pont provisoire
Un
marché de gré à gré de 24 000frs
a été passé le 30 avril 1923 à M.Gésincourt
pour le démontage et l'enlèvement des 2 travées
du pont Pigeaud provisoire installé en 1921. Ces travaux
comprennent :
1) le démontage des trottoirs et de platelage, le transport
et le rangement des bois à une distante maximum de 30m
de la rive.
2) Le délancement des tabliers et leur amenée
sur les rives.
3) Le démontage complet des tabliers et le rangement
des divers éléments à proximité immédiate
du lieu de démontage. Le 9 juin 1923, tous ces travaux étaient terminés.

1940
Le
pont à subit de gros dégâts, le tablier
et la culée rive gauche sont complètement détruits.
Les piles sont détruites aussi mais les fondations ne
sont pas touchées.
1941 - 1942
Les
piles de la culée rive gauche ont été reconstruites
jusqu'au niveau des plus hautes eaux. La reconstruction du tablier
sera reprise ultérieurement.

1944
: la passerelle piétonne provisoire
Depuis
la démolition du pont en juin 1940, le passage
de la rivière se fait au moyen d'une barque qui est actuellement
en mauvais état. La traversée n'est pas sans danger
en temps de crue, ce qui oblige les ouvriers à faire un
long détour de 6km par Bourg et Villers-en-Prayères
pour se rendre à la sucrerie. La commission municipale
d'Oeuilly, appuyé par des demandes personnelle des habitants
de la commune, a demandé à M. Le Préfet
la construction d'une passerelle piétonne. Celui-ci répondu
favorablement, la construction sera confiée à la
société Baffrey - Hermebique. C'est
une passerelle pour piéton de 59m20 de longueur
pour relier les 2 rives de l'Aisne. Elle à une largeur
de 1m50 pour permettre le passage des bicyclettes. Elle est établie
au même niveau que l'arrasement actuelle des piles, c'est-à-dire
qu'elle est au dessus des crues ordinaires. Les bois pour les
pilotis et madriers sont prélevés
sur le stock existant à Berry-au-Bac et appartenant à l'administration. Les
rails pour la travure sont prêtés par la sucrerie
de Maizy, seul les bois pour les gardes corps sont à fournir.

1946-1947
La
reconstruction du pont a été confiée à la
Société de Construction Baffrey Hermebique le 14
décembre 1946. L'ouvrage projeté porte une chaussée
de 6m50 de largeur en pavage mosaïque et deux trottoirs
de 0m90 de largeur. Il porte en outre une voie ferrée
normale dont l'axe se trouve à 1m15 de l'axe de la chaussée
du côté amont et qui est constitué de rails
et contre rails posés sur longrines en bois.
Le
tablier est
en béton armé et
comporte 3 travées continues dont les portées d'axe
en axe des appareils d'appuis sont respectivement de 16m pour
les travées de rive et 19m pour la travée centrale.
Ce tablier est de type poutre sous chaussée. Ces dernières
au nombre de quatre, forment les nervures d'une dalle générale
qui s'étend sur toute la largeur de l'ouvrage. Leur section
est rectangulaire et leur hauteur est variable suivant des lois
paraboliques, de0m95 sur les culées à 1m94 sur
les piles et à 1m25 au centre. Ces quatre poutres sont
réparties en deux groupes de 2, rapprochés des
rives de l'ouvrage. Le groupe amont, du côté de
la voie ferrée, possède
une inertie de moitié supérieure à celle
du groupe aval. En section courante les nervures amont ont 0m50
d'épaisseur et sont distantes entre axes de 1m41. Les
nervures aval ont une épaisseur de 0m33 et sont distantes
d'axes en axes de 0m93. La distance entre parements extérieurs
des nervures formant poutres de rive est de 6m00. Les poutres
inférieures seules
possèdent des goussets. Sur les piles, les goussets des
poutres d'un même groupe sont réunis et l'intervalle
entre les poutres de chaque groupe se trouve ainsi complètement
rempli de béton. La dalle générale a une épaisseur
de 0m20 entre les 2 groupes de poutres, une épaisseur
variable de 0m20 à 0m18 entre les poutres d'un même
groupe et enfin une épaisseur de0m18 dans les encorbellements
latéraux. Les poutres sous chaussée sont solidarisées
par11 entretoises, 2 entretoises sur culée, 2 entretoises
sur pile, 2 entretoises dans chaque travée de rive et
3 entretoises dans la travée centrale. Le tablier comporte
un appui fixe sur la pile rive droite, un appui glissant zinc
sur zinc sur la culée rive droite,
et des appuis mobiles sur rouleaux en béton armé sur
la pile et culée rive gauche. La chaussée est constituée
d'une chape en mortier de ciment de 2 cm d'épaisseur,
2 cm renformis en béton
d'épaisseur variant de 5cm à 12cm, d'une forme
en sable de 3 cm d'épaisseur, d'un pavage mosaïque
de 10 cm d'épaisseur et d'une couche de roulement en gravillons
enrobés
Les piles dont la superstructure
a été détruite,
mais dont les fondations sont restées intactes, sont reconstruites
en maçonnerie de pierre de taille suivant les dispositions
anciennes. Leur sommet recevra un chevêtre en béton
armé.
La
culée rive droite est
intacte, elle sera réutilisée en grande partie
après de
légères modifications permettant de constituer
un chevêtre robuste en béton armé.
La
culée rive
gauche est reconstruite jusqu'au niveau des eaux les plus hautes
eaux, en béton
de laitier armé de rails.

1977
Le
18 août, à la suite d'un affaissement de la
pile rive gauche de 10 à 15cm consécutif à des
travaux de rempiétement des piles, le tablier présente
des désordres au voisinage de la pile en question :
essentiellement une fracture de flexion en travée de rive à 2m15
de l'appui sur pile. Cette fracture, de 2cm d'ouverture à la
base, remonte en se rétrécissant jusqu'au dessus
du hourdis supérieur.
Par ailleurs, une fissure de quelques dixièmes de millimètres
apparaît à 1m50 de la fracture vers la culée.
Dans la travée centrale, une autre fissure de quelque
dixième se présente à peu près symétrique
de la fracture par rapport à l'axe de la pile rive gauche.
D'autres fissures, moins ouvertes existent de part et d'autre
de la fracture. Afin de remettre l'ouvrage en service pour la
campagne betteravière
de l'automne 1977, une réparation provisoire a été entreprise
au cours du mois de septembre. Elle a consisté à :

installer
une palée provisoire symétriquement à l'axe
de la pile rive gauche par rapport à la fracture. Il s'agit
d'une palée anglaise du type " L" Centre
National des Ponts de Secours.

conforter e sommet
de la pile rive gauche et bloquer le balancier en le rendant
solidaire de la pile.

Remonter le tablier de 10,4
cm sur pile rive gauche tout en le soulageant sur la palée.

Mettre
en place des appuis en élastomère
fretté sur pile et sur palée.

Installer
un platelage provisoire métallique
sur la chaussée entre la pile et la palée afin
de soulager le hourdis au droit de la fracture.

1978
Les
pluies important
es de l'hiver 1977 et du printemps 1978 ont provoqué des
crues prolongées de la rivière.
Le niveau des eaux est encore élevé au début
du mois de juillet et les travaux de réparation n'ont
pu être entrepris qu'à partir 24 du même mois
en suivant le planning de travaux ci-dessous.

Entre le 24 juillet
et le 1 er août : réalisation
des travaux préparatoires

Entre le 1 er août et
le 15 septembre : exécution
de la réparation des poutres et des appuis

Entre le 1
er mars et fin juin 1979 : achèvement
de la réparation définitive