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1980
La
1 ère tranche des travaux de la déviation de Soissons
a son origine sur la RN 31 à l'entrée de l'agglomération
de Soissons et se raccorde sur l'ouvrage de la déviation
de Crouy. Le pont se situe entre la commune de Bucy-le-Long et
la commune de Villeneuve-Saint-Germain. La réalisation
de cette déviation est sous la maîtrise d'ouvrage
de l'Etat. Elle est financée par l'Etat, la Région
Picardie et les collectivités Locales.
1981
Les travaux du pont de l'Aisne ont débuté en janvier 1980.
Le marché, d'un montant de 6,4 MF a été attribué à la
société RICHARD-DUCROS, à PARIS et ALES.
C'est un pont mixte constitué d'une travée
indépendante de 82m de portée et comportant 2 chaussée
de 3m50. Le tablier est composé d'une dalle en béton
armée de 24cm d'épaisseur pour 9m50 de largeur,
rendu collaborant à l'aide de connecteurs réalisés
en cornières métalliques.
* L'ossature métallique est constituée de 2 poutres
principales à âme pleine, distante de 7m et reliées en tête
par des pièces de pont écartées de 4m10. L'âme présente
une hauteur de 3m50 et une épaisseur constante de 22mm. Elle est munie
de raidisseurs verticaux et horizontaux. Les membrures sont réalisées
en tôles de 0m900 de largeur et d'épaisseur variable de 30mm à 90mm.
Tous les éléments constitutifs des poutres principales et des pièces
de pont sont assemblés par soudage. L'assemblage des pièces de
pont sur les poutres principales est effectué par soudage pour les membrures
supérieures et par boulonnage pour les âmes et les membrures inférieures.
* La plateforme de l'ouvrage est limitée latéralement
par des corniches en béton armé préfabriquées. La
chaussée est bordée par une barrière de sécurité métallique
fixée sur la corniche. La dalle en béton armée est recouverte
par une chape en asphalte de 30mm d'épaisseur remontée le long
des corniches et d'un revêtement de chaussée en béton bitumeux
de 8mm d'épaisseur. L' évacuation des eaux pluviales, rassemblées
par gravité sur les bords de la plateforme, sont évacuées
par des gargouilles disposées en amont le long des corniches et espacées
de 15m.
* Pour faciliter la visite et l'entretien de l'ouvrage, le pont
possède un dispositif de visite constitué par une nacelle circulant
sur des rails et fixés par boulonnage sous les membrures inférieures
des pièces de pont. Le pont repose à ses extrémités
sur des appareils d'appuis spéciaux en acier laminé. L'un est fixe
l'autre est mobile.
* Les culées consistent en des fûts de béton
armé assurant le rôle d'appui, placé devant un mur de soutènement
en terre armée. Les gardes grèves et les dalles de transition sont
solidaires des appuis en béton armé. Les fondations sont profondes.
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Le
lancement du pont du 14 mars 1981 (
voir le reportage photo )
*
L'ossature métallique a été fabriquée
et assemblée aux ateliers RICHARD-DUCROS de CHARMES, puis
transportée sur le chantier en 6 tronçons et assemblée
par soudage par la S.M.C sur la plateforme de lançage en
remblai rive gauche. Elle pèse environ 300 tonnes. Sa mise
place s'effectuera en plusieurs phases par lançage à l'aide
d'un ponton flottant et de chaises de lançage.
* L'ouvrage roule sur une série d'appuis sur la plate-forme
et traverse la brèche, soutenu par un échafaudage monté sur
2 barges accouplées. Le déplacement est assuré par 2 treuils,
un treuil d'avancé et un treuil de retenue, situés sur la plate-forme
en arrière. Les barges sont guidées par des amarres ancrées
sur berges et manouvrées au treuil.
Le lançage fait partie de la prestation S.M.C. Les opérations
de lançage ont débuté dans la matinée du
13 mars et se sont déroulées plus lentement que prévu.
La mise en place des barges et du dispositif de liaison à la berge
ne s'est terminée qu'en fin d'après midi. Dans ces conditions,
l'entreprise a décidé de reporter au lendemain la suite
des opérations.
* Le 14 mars, au environ de 14h, l'ossature était positionnée
sur barge et la traversée de la rivière débutait aux environ
de 14h. Une inclinaison des barges est apparue dès le départ, le
bord rive droite s'enfonçant plus que le bord rive gauche. Vers 15h20,
l'ouvrage arrivait à proximité de la culée rive droite ' à environ
2m . A ce moment, un des deux câbles haubanant aux barges la structure
métallique du côté rive droite puis rive gauche, s'est rompu.
Sous la secousse, la barge rive droite a commencé à embarquer de
l'eau. Les 7 ouvriers de l'entreprise à leur poste sur les barges ont
sautéà l'eau, sauf un qui n'en a pas eu le temps. L'introduction
massive de l'eau dans la barge a amené une inclinaison importante du pont
vers la rive droite, et vers l'aval. Les
appuis en tête de palée ont glissés et l'ouvrage s'est effondré sur
la berge rive droite, sortant aussi de ses appuis en rive gauche. La première
barge a coulée vers 18h40 ce même jour et la seconde dans la nuit.
* Immédiatement
après l'accident des mesures de sécurité ont été prises.
Etaiement à l'aide d'une palée provisoire de la poutre
aval rive gauche qui repose sur le massif en terre armée.
Mise en place d'un gardiennage permanent du chantier
Matérialisation de l'interdiction d'accès du chantier au
public
* Plusieurs manouvres ont été nécessaires pour
mener à bien l'opération de relevage puisque l'ouvrage a dévié de
sa trajectoire au moment de l'effondrement. Ainsi il a fallu le secours d'une
péniche de transports lourds pour, à l'aide de vérins hydrauliques,
relever l'ensemble et le bloquer sur ses emplacements. Cette opération
a été terminée en juillet 1981.
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1981
Le 29 juillet 1982, l'ouvrage a été soumis
aux épreuves de chargement par poids mort. Pendant toute
la matinée, des camions chargés de sable installés à des
endroits très précis du pont ont permis aux techniciens
du laboratoire de l'Equipement de Saint Quentin de faire toute
une série de mesures et de relevés. Le pont de Villeneuve-Saint-Germain
est enfin « Bon pour le service » |
DOSSIERS : ( DDE Laon ) - (
Conseil Général de l'Aisne )
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