1862 Le rail fit son entré à Soissons en venant de Reims en avril 1862. Le 2 juin de la même année la ligne Soissons - Villers-Cotterets est ouverte suivi de Soissons - Laon en janvier 1866 et de Soissons-Compiègne en juin 1881.
Cependant cette étoile à 4 branches laissait à l'écart certaines zones telle la rive droite de l'Aisne à l'est comme à l'ouest de Soissons. Le 5 décembre 1905 est déclaré d'utilité publique l'établissement de la voie métrique d'intérêt local Vic-sur-Aisne / Epagny.
C'est ainsi que la voie ferrée métrique d'intérêt local de Montecouve à Vic sur Aisne est mise en service le 1 juillet 1911. Elle franchit l'Aisne à Vic sur Aisne sur un pont en béton armé à une voie comportant 2 travées en arc identiques de 32m40 de portée. Ce dernier enjambe l'Aisne à 100m en aval d'un barrage en un endroit non navigable. La navigation se produit sur une dérivation où se trouve une écluse.
1908
Construit par Mrs. Loup et frères entrepreneurs de travaux publics 188 rue St-Charles à PARIS, l'ouvrage est en béton armé, il se compose de 2 travées égales en arc reposant sur une pile centrale et sur 2 culées noyées dans le remblai de la plateforme du chemin de fer.
Chaque travée comprend elle-même deux arcs identiques à section rectangulaire et à fibre moyenne parabolique qui supporte un tablier supérieur composé de 2 longerons réunis par un hourdis horizontal que renforcent des entretoises avec garde corps métallique. Le tablier repose directement sur les arcs par ces longerons dans la partie centrale de chaque travée et au-delà par l'intermédiaire de poteaux rectangulaires. La voie ferrée est posée sur longrines en chêne maintenues transversalement par des entretoises.
Les arcs sont espacés de 3m d'axe en axe, leur épaisseur est uniformément de 0,70m sauf dans le voisinage des appuis oû elle croit jusqu'à atteindre 1m.
La parabole de la fibre moyenne a 32m40 de corde et 4m05 de flèche et la hauteur des arcs est de 0m70 à la clef. Le tablier est tracé suivant une rampe uniforme de0m025 par mètre depuis l'extrémité sur culée jusqu'au milieu de la travée et suivant un demi arc de parabole de 17m20 de demi corde et 0m215 de flèche jusqu'à l'axe de la pile. Les longerons sont rectangulaires avec 0m40 de hauteur et 0m20 d'épaisseur, leurs axes étant espacés de 1m50. Le hourdis sous voie ferrée a 0m11 d'épaisseur moyenne et les hourdis en encorbellement des trottoirs 0m08. La largeur de l'ouvrage et de 4m50 entre axes des gardes corps métalliques et de 4m70 entre bords extrêmes des trottoirs. Les entretoises sont espacées comme les poteaux des tympans de 2m80 d'axe en axe, elles ont, hourdis compris, 0m58 de hauteur et 0m25 d'épaisseur. La pile a 4m00 de longueur et 2m00 de largeur au droit de la fibre moyenne des arcs. Chaque culée est constituée par un caisson évidé de 8m00 de longueur et de 5m00 de largeur rempli de remblais pilonnés.
1914- 1918
Pendant les hostilités l'arche rive gauche était presque entièrement détruite, les culées, la pile et l'arche rive droite subsistaient.
A la date du 12 novembre 1919, Mr le Préfet approuve la soumission présentée par Mrs. Loup et frères entrepreneurs de travaux publics à Paris ( les mêmes qui ont construit le pont en 1908 ) pour la reconstruction de l'arche rive gauche.
1921
L'arche détruite a été reconstruite à l'identique du pont de 1908. Pour le calcul des arcs, on a appliqué la méthode de Ritter complétée par les formules analytiques de Souleyre. L'exécution des travaux s'est effectuée normalement. Les dispositions prévues ont été réalisées. Toute fois, en raison de la présence dans le lit de la rivière des débris de l'ancien ouvrage, l'on fut amené en cours d'exécution à substituer un cintre «  retroussé » au cintre prévu qui devait reposer sur pilotis.
Commencé en novembre 1920, les travaux furent terminés le 31 mars 1921. Le coût total de l'ouvrage s'élève à 170.737 frs

1940
Cet ouvrage a été détruit au cours des mois de mai- juin 1940. Seule l'arche et la culée rive gauche furent détruites. La culée partiellement, la semelle était restée intacte et les cloisonnements sectionnés à leur milieu environ. La pile intermédiaire ne subit ni dégât ni déversement. A noter qu'elle a été soumise après la destruction identique de la guerre 1914-18 aux mêmes efforts dissymétriques de poussée.
La reconstruction d'après 1918 de la travée détruite avait été faite d'après le projet définitif, pour celle de 1941, un projet fut étudié pour tenir compte de la normalisation des fers ronds. Les cotes extérieures des divers éléments ont été conservées ainsi que toutes les caractéristiques de l'ancien pont. L'entreprise chargée de l'exécution du travail, choisie après un appel d'offre, était la Société Anonyme des Entreprises A. MONOD à Paris. Le marché daté du 7 juin 1941 fut approuvé le 19 juin 1941.
1941
Le chantier a débuté le 20 juin 1941. La terre subsistant dans les différentes cloisons de la culée fut enlevée. Le béton des voiles a été cassé de façon à mettre à nu les fers sur une longueur de 0m80 pour permettre le recouvrement avec les fers neufs. Le coffrage, le ferraillage et le coulage furent terminés le 2 août. Le cintre a été exécuté entièrement en bois sur pieux battus en rivière. Les 2 arcs ont été coulés en même temps le 26 août par du béton amené et déversé par brouette pilonné à l'aide de barre de fer. Les arrondis des articulations étaient exécutés en plâtre. Le dosage du béton est de 400kgs de ciment pour 400L de sable et 800L de gravillons pour la totalité de l'arc sauf aux articulations ou il fut porté à 600kgs. Le coulage du tablier fut terminé le 4 septembre. Le décintrement exécuté par l'enlèvement progressif des cales en bis eut lieu le 27 septembre. Le remblaiement de la culée a été mené par couches successives avec pilonnage et arrosage pour le talutage.
Les essais ont été faits le 22 septembre 1941 avant que le béton ait atteint 90 jours d'age, mais les essais sur des cubes prélevés dans les différentes parties de l'ouvrage étaient très bon ( 314kgs ) et dépassaient largement le minimum fixé par la note de calcul ( 250kgs ) Les trains de la campagne de betteravière passèrent sur le pont immédiatement après les essais. La remise en état de ce pont a coûté 400 000 frs.
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                      La section Vic-sur-Aisne / Montecouve a été déclassée le 12 janvier 1948.
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Cet anvien pont SNCF est aujourd'hui une passerelle piétonne.

DOSSIERS : ( Direction Départementale de l'Equipement : N° 795 )