Situation du pont Dès 1184 il existait un bac à péage à cet endroit qui appartient au chapitre de la cathédrale de Soissons, seigneur de Pasly. Dès ce moment, et jusqu'au siècle dernier, on y verra que 2 habitations : la maison du bac et la ferme du Bois-Roger dont l'abbaye de Saint-Crépin-en-Chaye était propriétaire. Un titre de 1350 mentionne « chaussée Brunehaut », cette voie est devenue l'avenue de Pasly.
La grande circulation a dû cesser après 1540, date à laquelle la foulèrent Charles Quint accompagné de la Cour de France, et 1559 lors du voyage à Coucy de François II. Grâce aux baux du chapitre, c'est depuis 1594 que l'on connaît les familles de bacquiers ainsi que l'état des lieux. A plusieurs reprises de 1539 à 1572, et surtout sous Louis XIV, le pouvoir royal tenta de supprimer les péages seigneuriaux, mais les chanoines, grâce à leurs archives anciennes échappèrent aux poursuites. Néanmoins, ils durent se plier sous un tarif imposé et à condition que 17 paroisses ou hameaux cités jouiraient d'un passage de faveur. Le bacquier était l'un des personnages les plus riche de la commune et en 1788 il est le quatrième contribuable de Pasly.
 
1860
Pommiers avait son pont en 1851 lorsque l'on commença à songer à Pasly. En 1858, enfin, sous l'impulsion du Maire de Mercin, la construction fut décidée. Les ingénieurs Legrand et Goffard s'en chargeaient en fusionnant ce marché avec celui de la passerelle des Anglais à Soissons. La dépense totale se montait à 190 000 frs sur lesquels l'Etat en subventionnait 60 000. Pour le reste,on fit appel à des actionnaires ( 500frs par action ) qui se constituèrent en la « Société Civile des Ponts de l'Aisne » L'entreprise qui venait de terminer le pont de Fontenoy se transporta de suite à Pasly et une année suffit pour livrer le passage après inauguration et bénédiction le 15 août 1860. L'ère des péages que l'on créa par adjudications commençait, elle devait durer 24 années jusqu'en 1885 date à laquelle Pasly et les communes avoisinantes optèrent pour le rachat du pont. En septembre 1870, alors que la ville de Soissons est investie par les allemands, le commandant de la Place fit couper tous les ponts depuis Vailly-sur-Aisne jusque Vic-sur-Aisne. Dans sa séance du 21 août 1885, après le rachat du pont à péage, le Conseil Général décida de prendre en charge les frais d'entretien de cet ouvrage.

  1914-1918
Le 31 août 1914, l'autorité militaire dynamite de pont de Pasly. Le lendemain l'ennemi fait son entrée dans Soissons. Du 12 septembre 1914 au mois de mars 1917, le pont et la rivière se trouvent dans un « no man's land » qui sépare les antagonistes. Le génie rétablit alors le passage en plaçant un tablier de charpente en place de celui métallique affaissé depuis 1914. C'est une passerelle qui dure jusqu'au recul du 29 mai 1918 date à laquelle le pont sautera une deuxième fois. Les riverains se trouveront isolés de Soissons jusqu'au mois de janvier 1921.
1921
Après destruction du 1 er pont de type léger pendant la première guerre de 1914, un nouveau pont de type Pigeaud N° 3 renforcé d'une travée a été établi à l'emplacement de l'ancien pont. Celui-ci présente une ouverture de 48m40 à une seule voie charretière d'une largeur utile totale de 3m90 avec 2 trottoirs de 0m45. Après aménagement il est susceptible de constituer un ouvrage définitif remplaçant avantageusement l'ancien ouvrage détruit. Un platelage provisoire en bois a été établi pour permettre le passage d'une voie de 0m60 laquelle devait être démontée dans un délai relativement court. L'installation de ce nouveau pont a nécessité la reconstruction des culées par l'entreprise POLART et CIE de Paris.
1925
Remplacement partiel du platelage inférieur reposant sur les longerons du pont, pose d'une planche intermédiaire, d'une planche d'usure en câbles d'aloès et goudronnage du bois et des câbles d'aloès. Les peintures ont aussi été refaites après brossage des parties métalliques. L'exécution des ces travaux a nécessité l'arrêt de la circulation sur le pont du 17 août au 15 septembre. Ces travaux ont été exécutés par l'entreprise POLART et CIE de Paris.
1935
Remplacement du platelage par l'entreprise BOREL de Soissons. La circulation des voitures et des piétons sera interdite du 16 au 31 août.
1940 - 1941
Le pont a été détruit le 7juin 1940. Le tablier a été sectionné aux 2 extrémités par des charges mises dans les boîtes à mines disposées sur les membrures ainsi la presque totalité de l'ouvrage est tombé dans le lit de la rivière. Le déblaiement s'est effectué en libérant chaque élément sain par dérivetage, on a récupéré ainsi les 2/3 du métal. Les culées étaient intactes.
L'entreprise chargée de sa reconstruction est la Sté BAUDET-DONON-ROUSSEL de Paris. Le marché en date du 25 mai 1941 a té approuvé le 6 juin 1941. Le chantier a débuté fin avril par le trie et la réparation sur place des pièces réutilisables. Le montage eut lieu sur le pont de service en bois reposant sur 4 palées en charpente dont 3 en rivière et 1 sur chemin de halage installé par l'entreprise AUBERT. Le 1/3 du tablier approvisionné en métal neuf a été disposé au centre de l'ouvrage afin de lui donner une contre flèche, l'ancien pont ayant subit une légère déformation. La descente sur appuis s'est effectuée à l'aide de vérin hydraulique. Le platelage a été fourni par l'administration et monté par la même entreprise. Le démontage de la charpente en bois du pont de service a été exécuté par l'entreprise AUBERT.
Les essais ont été faits le 11 septembre 1941. La dépense totale s'élève à 624 955 frs réparti comme suit :
    523 700 frs pour l'entreprise BAUDET-DONON-ROUSSEL
    101 255 frs pour l'entreprise AUBERT
1983
Des inspections d'ouvrages d'art menés cette année la montrèrent des dégradations de l'ancien ouvrage au niveau du tablier et des culées, et depuis le 10 novembre le pont est fermé à la circulation laquelle est déviée vers les ponts de Cuffies et Pommiers. Seuls les piétons et les cyclistes peuvent continuer à l'emprunter. Les travaux de réparation des appuis se poursuivront jusqu'au premier trimestre 1984 et après cette date la circulation sera limitée à 3,5 tonnes.
Le choix entre réparation de l'ouvrage ancien et reconstruction de l'ouvrage neuf se posait. Une réparation globale ( pièces métalliques, peinture, clouage de la culée ) aurait été coûteuse et d'autres désordres risquaient, à moyen terme, d'apparaître du fait de la vétusté de l'ensemble. De plus l'étroitesse du pont dû au passage à une seule voie, constituait, pour l'économie et le dynamisme du secteur, une contrainte réelle.
1985 - 1987
Au vu de ces éléments, Le Conseil Général de l'Aisne décidait, lors de la réunion du 16 janvier 1985, l'inscription de la reconstruction du pont de Pasly au programme d'amélioration des chemins départementaux, ainsi que l'affectation des crédits permettant le lancement d'une première phase constitué par le renforcement des berges. Ce choix était confirmé le 16 décembre 1985 et le 26 octobre 1986 par l'inscription de crédit permettant la poursuite des opérations.
Les travaux se sont déroulés sur les années 1985 , 1986, 1987 et ont été d'un montant total de 14,2 MF suivant les caractéristiques suivantes.
Protection des berges de l'Aisne :
     Elle a été réalisée grâce à des palplanches métalliques, à partir de novembre 1985.
Construction du pont et de ses rampes d'accès :
     Le pont est un ouvrage métallique à poutres latérales entretoisées construit par la Sté SCHMID et Cie de Valenciennes sur lesquelles repose une dalle en béton armé. Sa portée, mesurée suivant l'axe de la chaussée, est de 56m29 entre appuis. Le profil en travers sur l'ouvrage se caractérise par 2 trottoirs de 1m20 chacun et d'une chaussée de 5m50. Il présente ainsi une largeur deux fois plus importante que le pont précédent.
La construction a débuté en août 1986 et a été achevée en octobre 1987. On remarquera qu'elle a nécessité 190T d'acier. Le lancement a eu lieu de 9 juillet 1987. Le coût financier de l'ouvrage proprement dit est de 8 200 000F. Les rampes d'accès ont été réalisées pendant l'édification de l'ouvrage, qui s'est trouvé interrompue, pendant 3 mois environ pour le tassement des remblais. Les travaux relatifs aux remblais d'accès ont coûté 2 158 000F et ont nécessité 23 000m3 de sable.
Aménagement des carrefours situés dans le secteur du pont :
    Cet aménagement consiste en la création d'un carrefour giratoire coté Pasly, et d'un carrefour à niveau coté Soissons. Ces 2 opérations ont été exécutées avec le souci d'accroître les conditions de sécurité dans le secteur du nouveau pont.
  Lancement le 9-10 juillet 1987 ( voir le reportage photo )
Il aura fallu plus de 24 heures pour mettre en place ce nouveau pont à l'aide du procédé « avant et arrière becs ». Assemblé sur place en un peu plus d'1 mois, ce pont est d'un type relativement simple, puisqu'il tient sur 2 assises. Il a donc fallu, avec un système de treuils, le faire rouler sur des galets. A raison de 15 mètres à l'heure, le mastodonte d'acier s'est lentement déposé sur l'autre berge. Il était 13h30 vendredi, quand il a été définitivement mis en place. L'opération qui demandait beaucoup de patience, a nécessité la dépose de 85 tonnes de lest pour éviter qu'il ne bascule à mi-parcours dans la rivière. Ce pont présentera le net avantage d'offrir une chaussée à 2 voies.
  juillet 1988 ( voir le reportage photo )
Le démontage de l'ancien pont a été confié à l'entreprise TORRES et VILLAUT de Ars sur Moselle pour le montant de 239 915 frs. La réception de fin de travaux a eu lieu le 21 février 1989.

DOSSIERS : ( Archives Départementales de L'Aisne : N° 1 WPR 668 )  -  ( Mairie de Pasly )